En France, le président et les membres du gouvernement bénéficient de règles spéciales qui les protègent des attaques contre leurs actions et leur liberté d'expression.
Selon la Constitution française, le Président de la République n'est jamais responsable des actes et des paroles prononcées dans l'exercice de ses fonctions. Cela signifie qu'aucune action (pénale, civile ou administrative) ne peut être intentée contre lui pour des actes accomplis en sa qualité de Président, même après la fin de son mandat. Il existe toutefois deux exceptions à cette règle :
- Le président peut être poursuivi devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité.
- Le président peut être destitué en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec ses fonctions.
Ces règles s'expliquent par la position particulière qu'occupe le président au sein des institutions de l'État. Ces règles vont au-delà de la protection de sa seule liberté d'expression, mais elles l'incluent nécessairement.
Pour les membres du Gouvernement (Premier ministre et autres ministres), la protection de leur liberté d'expression est moins forte. Ils sont normalement responsables devant les juridictions pénales ordinaires des actes commis en dehors de leurs fonctions. Pour les actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions et qualifiés de crimes ou de délits, ils sont pénalement responsables devant une cour spéciale appelée "Cour de justice de la République". Les membres du Gouvernement ne jouissent donc d'aucune inviolabilité, mais ils bénéficient d'une juridiction spéciale.